Loup (Canis lupus), photo prise en captivité (Bayerischer Wald Tierpark).Loup (Canis lupus), photo prise en captivité (Bayerischer Wald Tierpark).
©Loup (Canis lupus), photo prise en captivité (Bayerischer Wald Tierpark).|© Jean-Baptiste Strobel
Loup en Chartreuse

Loup en Chartreuse

Prédateur pour les uns, joyau de biodiversité pour les autres, le loup attise les passions dans les régions où il est présent ou de passage. Puisque nous avons fait un article sur les patous et chiens de protection, il nous semblait logique de parler du loup en Chartreuse, sans parti pris ni polémique.

Publié le 8 août 2022

Historique

Pour commencer, voici un petit historique sur la présence du loup en Chartreuse.

A l’origine présent partout en France, puis chassé et empoisonné, le loup a fini par disparaître de la métropole dans les années 30.
Protégé à l’échelle européenne à partir de 1976 par la « convention de Bern », les derniers loups italiens ont peu à peu recolonisé la botte italienne jusqu’à arriver en France au début des années 90.
Bien que sa date d’arrivée en Chartreuse ne soit pas précisément établie, l’automne 2004 est un repère en termes d’observations et indices collectés. Contrairement au bouquetin des Alpes, réintroduit en 2011, le loup est revenu naturellement sur le massif.
Des périodes dites de passage ont suivi jusqu’en 2016, année à partir de laquelle des attaques ont été expertisées sur différents secteurs de la Chartreuse

Comment repère t’on la présence du loup ?

De manière générale, la distinction entre un loup et un chien est délicate. Il s’agit d’une affaire de spécialistes dont l’expertise permet la validation des observations et autres indices. En Chartreuse, comme partout en France, le suivi est coordonné par l’Office Français de la Biodiversité (OFB), via le réseau Loup Lynx. Ce réseau rassemble plusieurs dizaines de correspondants observateurs en Chartreuse qui font part de leurs observations à l’OFB pour validation.

En cas d’observation, les particuliers peuvent prévenir l’Office Français de la Biodiversité ou le Parc naturel régional de Chartreuse.

  • L’observation visuelle : les profils pouvant être très proches entre un chien et un loup, c’est le support photographique qui sera le plus efficace pour les distinguer.

    Amis photographes, si le cliché d’un loup peut être tentant, merci de laisser cette tâche aux experts : les espèces et milieux naturels sont suffisamment dérangés en Chartreuse et le loup est tellement discret que la quête d’un cliché en pleine nature est presque vaine.

  • Par ses empreintes dans la neige, la terre… : là aussi, prudence… Il est difficile de différencier une empreinte de loup, de celle d’un chien.
  • Par les proies qu’il aura pu attaquer : certains chiens peuvent laisser des indices de prédation identiques au loup.
  • Par ses hurlements : essentiel dans la vie du loup, ils lui permettent de communiquer et de tenir à l’écart les meutes rivales.  Une fois encore, seul un spécialiste peut affirmer qu’il s’agit bien de loup.
  • Par les indices biologiques qu’il laisse derrière lui (urine, sang, excréments), vous l’aurez compris : réservée aux scientifiques et services en charge du suivi.

L’ensemble de ces relevés permet d’estimer des effectifs moyens.

Combien de loups aujourd’hui en Chartreuse ?

Il existe donc des observations et des indices de présence. Pour autant, la situation est évolutive d’autant que le loup peut parcourir 80km en une seule nuit.

Au début de l’été 2022 on estime possiblement deux individus isolés sur le massif (pas de meute identifiée à ce jour : pour information on parle de « meute » quand deux loups vivent ensemble et de « meute reproductrice » quand les deux individus sont une femelle et un mâle et qu’ils se sont reproduits).

Au début de l’été 2022 on estime possiblement deux individus isolés sur le massif

Présence du loup : adaptation en alpage

Si le retour du loup en Chartreuse est un indicateur positif du point de vue de la biodiversité, il n’est pas sans conséquences sur les activités agricoles et pastorales. Entre autres adaptations, les éleveurs mettent en place des mesures dites de protection vis à vis du prédateur :

  • Acquisition et éducation d’un ou plusieurs chiens de protection
  • Montage de clôture électriques autour des troupeaux
  • Gardiennage renforcé pour une présence quotidienne au troupeau

La gestion des troupeaux doit aussi s’adapter aux problématiques d’eau, et à des pratiquants de la montagne de plus en plus nombreux.

Amis randonneurs et autres amoureux de la Chartreuse, gardez en tête que la montagne est loin d’être un simple espace de loisirs. C’est avant tout un espace naturel à l’équilibre fragile, un lieu de travail pour les éleveurs et bergers, un lieu de ressources…  N’hésitez pas à consulter nos conseils pour préparer votre randonnée dans les meilleures conditions et nos conseils sur le comportement à avoir à proximité d’un troupeau.

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